Imaginée en deux temps, la magnifique fresque de l’artiste belge Iota fait entrer la rue du Docteur Ovion dans le musée à ciel ouvert boulonnais. Entre froideur et chaleur, les sentiments se mêlent et rappellent à toutes et tous l’importance de se ménager un cocon confortable et rassurant pour affronter la vie.
Une philosophie tout en allégorie qui s’affiche en grand dans un endroit symbolique face à l’école maternelle Louis Pasteur. Réalisée en quatre jours par Iota, cette nouvelle fresque de la 9ème édition du festival Street Art ravit déjà passants et habitants, avant d’enchanter parents et enfants qui reprendront le chemin de l’école le 2 septembre prochain.
« Quand j’ai découvert que le mur était situé juste en face d’une école maternelle, ça m’a tout de suite évoqué l’importance de posséder un nid, un cocon familial avec la chaleur dont on a besoin quand on est petit » explique l’artiste belge. Mais comment illustrer cette thématique ? « J’ai décidé d’imager ça par une forme de grotte au centre de laquelle se trouve une sorte de feu, quelque chose qui est né des flammes » poursuit la muraliste. « Dans mon travail, il y a toujours une dualité entre le chaud et le froid. La grotte de glace n’est pas sombre mais très froide dans les tons bleus avec des clair-obscurs qui marquent un contraste avec quelque chose de très ardent au milieu dans un orange – rouge – jaune très pétant. »
Au-delà de l’allégorie du nid, ce chaud / froid « symbolise pour moi les mécanismes de la construction humaine. Le fait de se trouver » poursuit Iota. « De manière générale, mon travail parle beaucoup d’identité et de l’importance d’essayer plusieurs expériences dans la vie pour savoir qui on est et les choses que l’on préfère. Il faut toujours passer par une dualité. Il faut toujours aller dans les extrêmes pour savoir qui on est. »
Une philosophie qui s’image par cette fresque entièrement réalisée au pinceau et à l’acrylique. « J’ai arrêté le spray il y a deux ans » reprend la jeune Belge. « Le pinceau me permet d’être plus libre dans le choix des couleurs, pour tester des mélanges et des textures. C’est important pour moi car mon travail a pris une tournure légèrement plus abstraite que figurative ces dernières années. Les structures minérales par exemple, n’ont pas besoin de proportions exactes. Il faut juste que les couleurs soient bonnes pour que l’on comprenne ce que c’est. Par rapport à tout ça, je peux avoir un lâcher prise qui est plus plaisant pour peindre. »
Pour des œuvres abstraites qui apportent leur pouvoir évocateur, invitent à une plongée dans ses rêves, ses émotions et confrontent son inconscient au réel. De quoi faire le bonheur des petits de l’école Louis Pasteur. « Généralement, les enfants imaginent toujours beaucoup de choses dans l’abstrait et c’est ce que j’aime développer dans mes créations » confirme Iota. « Chacun peut y voir ce qu’il veut à partir du moment où il ne reconnait pas une figure humaine ou quelque chose de concret. »
Une magnifique réalisation qui vient enrichir le musée à ciel ouvert boulonnais que l’artiste belge a découvert avec plaisir. « Piet et Spears m’ont dit beaucoup de bien du festival après leur venue l’année dernière. Et en effet, c’est super ! Je suis vraiment très heureuse de participer à cette magnifique programmation qui a déjà accueillie de nombreux artistes très talentueux. »
Une programmation qui compte désormais une œuvre de plus à découvrir aux numéros 12 et 14 de la rue du Docteur Ovion.