Vie et mort s’entraînent dans une même danse avec Bertrand Civetta
Catégorie(s) : Actualité
Publié le : 29/08/2024

Face à la création d’Helen Bur autour de la maternité, le cycle de la vie s’empare de la rue du Camp de Droite avec l’œuvre signée par le boulonnais Betrand Civetta. Une danse entre la vie et la mort qui rappelle que le côté éphémère de l’existence fait d’autant plus aimer la vie.

Sur la route qui mène à la rue du Chemin Vert et à la galerie à ciel ouvert qu’est devenue la rue Laennec, la rue du Camp de Droite a vu apparaître sa onzième fresque. Après Shadow et Helen Bur, c’est le boulonnais Bertrand Civetta qui a posé pinceaux et pot de peinture pour réaliser une œuvre tout en contraste qui interpelle et suscite des sentiments qui s’opposent et obligent à la réflexion.

« L’idée de départ m’est venue en soirée avec des amis par le hasard de la présence du squelette qui trainait là » explique l’artiste. « Une copine s’est mise à danser avec ce squelette et j’ai commencé à prendre des photos. J’ai vite compris que je tenais quelque chose. Ensuite, on a affiné l’idée en refaisant une séance particulière. Ce qui m’intéresse dans cette image est la dualité entre danse macabre et éloge de la vie autour du langage amoureux de la danse. Qui emmène qui dans cette relation ? Pour moi, cette danse nous rappelle que nous assumons notre côté mortel car il nous amène à d’autant plus aimer la vie. »

Cette vie chérie par Helen Bur avec sa fresque autour de la maternité visible juste en face au 143 de la rue du Camp de Droite. « Ces deux fresques raisonnent l’une avec l’autre » reprend Bertrand Civetta. « Il y a un lien entre la naissance, la protection, cette interrogation sur l’avenir et cette dualité du cercle qui entoure le bébé. Il n’est pas terminé et peut être tout aussi bien ouvert mais aussi pesant. On est vraiment dans l’essence de la vie. »

Située en plein cœur du quartier de pêcheur historique de la ville, l’œuvre signée Bertrand Civetta trouve un écho aussi avec l’identité des Boulonnais. « A Boulogne, il y a un état d’esprit particulier. Ici, on aime les gens qui se battent, qui ont la « gniac ». Surtout dans ce quartier de pêcheurs car chacun sait que c’est un métier difficile et que les marins risquent leur vie en mer. »

Pour faire aboutir son idée et sa philosophie, Bertrand Civetta a attaché beaucoup d’importance aux couleurs de sa fresque. « Après avoir pas mal travaillé mes repères, car c’est la première fois que je réalise un si grand format, j’ai consacré pas mal de temps au choix de ma palette de couleurs. Je voulais créer un fond assez froid en contraste avec la chaleur du corps. Ensuite, tu as le squelette qui oscille entre les deux tons. C’est aussi important pour cette notion de mouvement. Je voulais un regard particulier, une expression. Et ce sourire naturel du squelette qui donne une impression de complicité avec la danseuse. »

Une œuvre marquante et une expérience qui a conquis le Boulonnais qui a signé son premier mur. « Participer à ce festival a beaucoup de sens pour moi. C’est un vrai plaisir de faire partie d’une programmation qui regroupent autant d’artistes internationaux talentueux. Je veux aussi remercier mon assistante, Caroline Lemort, tatoueuse dans la vie, qui m’a apporté une aide précieuse. »


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