Johannes Mundinger se consacre à la peinture murale, souvent avec les éléments spécifiques du lieu de ses réalisations. Né en 1982 à Offenburg en Allemagne, il a étudié à Münster et à Bruxelles. Il est installé à Berlin en tant qu’artiste résident à la Galerie d’art Urbaine.
« Aujourd’hui, nous sommes témoins de l’expression de la rue et des artistes urbains à travers différents types de langage visuel ». Les peintures murales de Mundinger peuvent rejoindre d’une certaine manière l’art de rue. Son style penche vers une mise en valeur de l’environnement où se trouve l’œuvre. Une stylisation des formes urbaines en racontant une « histoire marron ». Différents éléments s’entremêlent sans hasard laissant parfois apparaître quelques notes figuratives. Étrangement séduisant et en même temps très accessible, le travail de cet artiste laisse à chacun la liberté de percevoir ce qui le touche et souvent ce qui l’intrigue.
Une rue, une histoire
Place de Picardie
Avant qu’elle ne perde son marché – transféré sur le boulevard de Clocheville en 1956 – cette place était connue des visiteurs pour les « puces » qui s’y tenaient le samedi : un rendez-vous incontournable pour les chercheurs d’occasions rares. L’activité cadrait bien avec l’endroit : une chaussée en pente pavée à l’ancienne, des trottoirs recouverts de carreaux en grès et les bâtiments, en pierre de taille, de l’ex-demeure de M. de Chanlaire. Hormis l’alimentation, on y trouvait de tout : des livres et des vêtements neufs ou d’occasion, de la bonneterie, de la mercerie, des chaussures, des ustensiles de ménage, de la clouterie. Et une ambiance que l’on n’a toujours pas retrouvée ailleurs. La bibliothèque municipale, désormais implantée dans l’ancien couvent des Annonciades, attirait aussi les flâneurs vers ce point où aboutissent (ou commencent !) cinq artères : les rues Désille, Félix Adam, d’Artois, de la Barrière Saint-Michel, ainsi que le boulevard Mariette. En dépit du temps, l’aspect du vieux Mont à Cardons (dénomination de 1822) a peu changé. Depuis 1864, il rappelle le souvenir historique de l’ancienne intendance de Picardie dont la ville relevait. Cette place, qui fleure bon le vieux Boulogne, est fréquentée par les élèves de l’école d’art, installée depuis 1974 dans des locaux laissés inoccupés par la bibliothèque.