Nikodem ou NKDM est un artiste hybride qui mélange in – fluences de la rue (graffiti) avec une formation technique de dessin. A la fois graphiste, illustrateur, graffeur, street’artiste, sérigraphiste, NKDM multiplie les interventions, de la rue aux murs des galeries. Entre candeur et satyre, légèreté et tension, NKDM ne tranche pas et laisse cette ambigüité planer dans ses œuvres. Qu’il travaille sur un mur ou sur une toile, son rapport à la matière oscille entre celui d’un sculpteur et d’un peintre. Ayant aujourd’hui délaissé le réalisme pour l’abstraction picturale, la rue reste son domaine de prédilection. Il s’agit de réenchanter nos villes et réinvestir nos cheminements urbains. En créant ainsi des fresques en anamorphose, en effaçant les lignes de perspectives réelles pour en recréer d’autres, plus belles et plus inventives, NKDM laisse à chaque passant la possibilité de retrouver sa capacité d’émerveillement au détour d’une ruelle.
Une rue, une histoire
Rue SAINT-LOUIS
Nos aïeux, on le sait, n’allaient pas par quatre… chemins, pour dénommer leurs voies publiques. Ainsi, lorsque le duc d’Aumont décida en 1688 de fonder l’hôpital du bourg, par opposition à celui de la ville haute, l’endroit s’appela aussitôt Rue de l’Hôpital. Renommée Rue Saint-Louis en 1862, elle s’agrandit en 1883 avec son rattachement à la rue de la Coupe, devenue rue Coquelin en 1909.
Jusqu’en 1979, date de transfert de l’hôpital au Val Saint-Martin, la Rue Saint-Louis vivait au rythme des entrées et des sorties de cet établissement. Avec son immense façade aux murs noircis et ses deux entreprises de pompes funèbres, l’endroit n’était pas des plus gais. C’était, avant tout, un lieu de mémoire où, aujourd’hui encore, résonnent les cris de joie et de souffrance de milliers de Boulonnais.
Un moment, il fut question de reconvertir les bâtiments (ceux qui formaient alors le beau carré
Louis XIV) en centre de rencontres culturelles et sociales destiné à accueillir des congrès, des concerts et des fêtes diverses. En dépit des travaux de réhabilitation entrepris, l’ensemble a été sacrifié. Au désespoir des autochtones qui, en la circonstance, auraient apprécié d’être consultés sur une décision de cette importance. Hélas ! Devenue parking, la friche accueille depuis janvier 1996 des locaux de l’université du littoral. Conservée, encastrée dans des éléments architecturaux qui lui sont complètement opposés, la porte monumentale de Saint- Louis vient d’être rénovée et aussitôt souillée. Avec la résidence pour étudiant actuellement en construction (sa façade aura l’aspect d’un mur végétal), voilà qui devrait égayer cette rue actuellement triste au possible.