Le mobilier urbain s’habille à l’occasion de la 7ème édition du festival Street Art ! L’artiste lillois Pierre-Antoine Lépine a mis la dernière main à sept créations originales qui ont vu le jour sur les coffrets électriques. Butor, culture Inuit et œuvres du Musée ont pris une nouvelle place dans la ville.
Un peu stressé mais fier de faire partie d’un festival qui reçoit chaque année des grands noms de l’art urbain, Pierre-Antoine Lépine se concentre sur son pochoir. A deux pas du stade de la Libération, une composition qui mêle culture inuit en référence aux masques Kodiak présents au Musée mais aussi sensibilisation au réchauffement climatique avec cette banquise qui fond sous l’effet d’ardents rayons du soleil interpellera certainement les nombreux sportifs et supporters habitués des lieux.
Fils d’un Boulonnais qui considérait sa ville comme « La capitale de la France », Pierre-Antoine Lépine a gardé un attachement symbolique et affectif avec Boulogne-sur-Mer. Basé aujourd’hui à Lille, l’artiste est tout heureux de retrouver cette ville où il a passé tant de bons moments pour laisser libre cours à son inspiration.
Réalisées sur sept coffrets électriques disséminés à travers la ville, ses créations font référence « aux collections du Musée et notamment aux masques Sugpiaq » confie celui qui se fait surnommer Kawan. « Il y a aussi la Victoire de Samothrace, première œuvre que j’ai découverte au Louvre. Cette statue ailée représente un vrai canon de la beauté. Sans tête, chacun peut y imaginer un personnage de son choix. »
A côté de cette réalisation, une idée centrale : la mémoire et le temps qui passe. « C’est l’idée du texte de Michel Butor « Après moi la poussière » que j’ai reproduit sur un coffret » poursuit l’artiste. Devant le stade de la Libération, un autre message se dessine autour de la présence de deux code-barres énigmatiques sous la banquise. « On accorde de l’importance aux choses uniquement quand elles ont un prix. La femme inuit qui se repose sur cette banquise symbolise ce dilemme entre modernité, conséquence de la société de consommation et respect de son identité et de sa culture. »
Chez Kawan, tous les pochoirs ont été réalisés à l’aérosol : « J’aime la fluidité de la bombe et utiliser la rue comme support pour toucher un large public. L’œuvre est touchée par le temps et fait sa vie dans la ville. » Des créations qui suscitent déjà des réactions : « Lors de mes interventions beaucoup de personnes aux profils très variés sont venues regarder ce que je faisais. L’occasion d’échanges sympathiques et pertinents. C’est un des aspects du Street-Art que j’apprécie : la sincérité et la spontanéité du regard. »
A découvrir boulevards Clocheville et Eurvin, rue Charles Butor mais aussi place des Victoires.