C’est une œuvre qui ne ressemble à aucune autre. Composée par le duo Mexicano – espagnol Alegria Del Prado, un magnifique lynx est apparu. Si l’animal regarde ailleurs, observez-le avec attention et partez à la recherche des moindres détails qui sont autant de surprises et d’odes à cette nature cachée que l’on ne voit plus entre papillons, fleurs, oiseaux, feuilles, escargot, lièvre et scarabée.

C’est une œuvre surréaliste, onirique et magnifique. A côté des danseurs de Guido Palmadossa et du petit garçon de Madagascar signé Edoardo Ettore, la fresque réalisée par le duo Alegria Del Prado emmène le spectateur dans un monde imaginaire et poétique ou la nature est reine. « Nous avons voulu apporter quelque chose de la nature sauvage dans ce quartier » explique le duo. « La figure centrale de la fresque est un lynx, plus grand félin d’Europe, présent de manière très discrète en France. C’est un animal resté longtemps méconnu. Il s’agit du félin dont la répartition est la plus large en Europe occidentale. Nous avons voulu mettre en avant cet animal que, pour des raisons sociales, on ne voit pas souvent. »
Avec une double lecture. Car ce corps composé uniquement d’animaux et de végétaux qui se fondent pour constituer la silhouette de l’animal représente toute cette nature que l’on ne voit plus, que l’on oublie. « On a voulu créer une œuvre qui mélange l’esprit sauvage et naturel, ramené à ce qui fut autrefois une nature pure et totale » poursuit le couple. « Ce lynx symbolise cet esprit sauvage qui habite tout, mais qui, dans les villes, est plutôt endormi. »

La démarche des deux artistes est donc une belle déclaration d’amour à mère nature mais aussi un appel à une harmonie avec le monde moderne. Le lynx cache une force, un talent ou une vertu que l’homme peut apprendre. Il s’affiche sur un immense mur pour dépasser la réalité et créer un nouveau monde. Papillons, fleurs, oiseaux, feuilles, escargot, lièvre, scarabée… la nature dans sa diversité s’affiche dans un animal iconique pour ne faire qu’un, symbole de cette harmonie à conquérir.
Avec un jeu de couleurs savamment travaillé. « Nous aimons que la peinture semble vivante » poursuivent les deux muralistes. « Mais que les couleurs ne soient pas trop intenses ni trop saturées pour ne pas trop perturber la vision globale de l’espace. Nous travaillons uniquement au pinceau pour un rapport direct avec le mur et la fresque. »

Pour un résultat magnifique et une expérience qui a ravi les deux artistes. « Nous ne nous attendions pas à ce qu’il y ait d’autres artistes aussi proches de nous mais au final c’était une superbe expérience car nous avons pu discuter ensemble, partager nos expériences, voir le processus des autres et ainsi enrichir notre travail. Nous connaissions déjà le festival et c’est un honneur de participer. Pour nous, c’est l’un des meilleurs festivals que nous connaissons tant au niveau de l’organisation que de la qualité des artistes. »
Un festival qui s’enrichit du talent d’Alegria Del Prado qui vient rendre un bel hommage à la nature et invite à la contemplation et la réflexion au cœur de ce musée en plein air qu’est devenu Boulogne-sur-Mer.

Leur portrait : Avec le duo Octavio Alegria – Ester del Prado, plongez dans un monde onirique et surréaliste où la nature occupe une place centrale. Depuis 2010, le couple mexicano – hispanique marie avec bonheur ses couleurs et influences venues de deux continents pour des créations à quatre mains uniques et fantastiques. La démarche des deux artistes est une belle déclaration d’amour à mère nature mais aussi un appel à une harmonie avec le monde moderne. Animaux mais aussi éléments organiques et références ethniques s’entremêlent pour ne faire qu’un, comme un symbole de cette harmonie à conquérir. Les animaux mythologiques cachent une force, un talent ou une vertu que l’homme peut apprendre et s’affichent sur d’immenses fresques qui dépassent la réalité pour créer un nouveau monde. Surréaliste et magnifique.