Rendre accessible les grands classiques de la peinture en leur donnant une nouvelle vie dans la rue, voilà la philosophie qui anime Andrea Ravo Mattoni. Issu d’une famille d’artistes, « Ravo » se plonge naturellement dans le monde de la peinture dès son plus jeune âge. D’abord en tant que graffeur puis dans une voie plus classique à l’Académie des Beaux-Arts de Brera où le peintre italien se consacre à l’huile et l’acrylique. C’est en fusionnant ces deux passions qu’Andrea Ravo Mattoni crée son style « dal classicismo al contemporaneo » et un projet ambitieux : recréer des grands chefs d’œuvre du passé à la bombe sur les murs afin de les rendre accessibles à tous. « Nous avons tellement de beauté derrière nous que nous pouvons inonder le monde de poésie. Mon projet est ambitieux, mais je le considère surtout comme une mission. Je me sens comme un chef d’orchestre qui aime présenter Beethoven. »
Une rue, une histoire
Rue du SAUTOIR
Quelques maisons, mal en point, jusqu’à la rue de la Cour Baret, puis un long mur, constituent le côté impair de cette voie ; des ouvertures aménagées dans cette paroi permettent la sortie et l’accès aux logements réhabilités de la rue des Pipots. C’est également ici que les enfants du quartier viennent ramasser les marrons qui, en saison, jonchent la chaussée. Le côté pair, lui aussi, est constitué d’un mur : celui de l’ex-école maternelle Madame de Sévigné. Après la fermeture d’une entreprise de carrosserie, puis de mécanique et enfin d’une petite buvette, aucun commerce ne subsiste dans cette rue dénommée ainsi le 4 mai 1822, qui évoque le sautoir existant jadis à cet endroit. Le tout était constitué de pâtures et de jardinets permettant aux propriétaires de gagner leurs terrains. Les vestiges des murailles entourant la basse ville et détruites au XVIIe siècle furent longtemps visibles en ce lieu dont la quiétude est surtout troublée par les automobilistes en quête de place de stationnement gratuit, particulièrement les mercredi et samedi, jours du marché de la place Dalton.