Chez Zoerism environnement, futur et bateaux de pêche se télescopent dans une œuvre qui éveille les sens
Catégorie(s) : Actualité
Publié le : 05/09/2022

La rue Maryse Bastié, telle une aile de musée, s’est enrichie d’une nouvelle œuvre. Réalisée par le français Zoerism, elle plonge le spectateur dans un monde fantastique où la couleur imprègne la rétine qui se laisse aller à interpréter les signes laissés par l’artiste autour du monde de la pêche.

« La peinture est similaire à la musique et la cuisine, il s’agit d’une question de sens ». Voilà la philosophie qui accompagne le jeune artiste français originaire de Grasse. Si Zoerism est passionné par le monde de l’automobile et aime empiler les carcasses, il s’est cette fois adapté à la situation particulière de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche de France. Et pose toujours cette même question qui guide ses œuvres : dans une société qui se définit par la possession matérielle, quelle place et quel avenir accordons-nous à l’objet physique ?

A deux pas des œuvres d’ECB dont le portrait de pêcheur fait référence à la mémoire, mais aussi de Slim Safon pour qui la solidarité est une valeur centrale de la famille sans oublier Leon Keer qui met en avant l’importance de limiter les déchets et le plastique, la fresque de Zoérism place la pêche comme activité humaine au centre de l’attention. Car ce mur regarde vers la mer.

Un mur sous forme de nature morte avec deux bateaux qui reposent sur… des tables. A noter que l’un des deux s’appelle Nuru, en hommage à son fils. Une fresque qui traite de la mer sans la représenter. Ici pas de bleu mais beaucoup de vert référence au respect de l’environnement. 

Mais pourquoi, ces bateaux sont-ils posés sur des tables ? Et pourquoi cette chaise si immense dans ses proportions par rapport au reste du tableau ? Les avis divergent. « Les bateaux sont dans une position d’attente » confie Francis, fan de street art et parmi les premiers à être venu pour admirer l’œuvre terminée. « Peut-être pour indiquer que la pêche doit faire une pause pour respecter le renouvellement de la ressource. Car en cas de surpêche et de disparition des poissons, ces bateaux deviendraient inutiles et seraient empilés comme des carcasses de voitures. Avec la nature qui reprendrait le dessus avec ces pousses de fleurs que l’on voit ici et là. »

Ce qui marque Marie-Hélène, c’est la question de l’équilibre. « Ils sont posés comme ça sans donner l’impression de tomber. Cela m’évoque la nécessité de trouver le bon équilibre entre activité humaine et respect de la nature. Si l’équilibre n’est pas respecté, les changements climatiques vont s’accélérer et pourraient donner lieu à des scènes de ce genre avec une mer qui a disparu. »

Chez Nathan, 12 ans, le regard diffère mais la philosophie reste la même. « Ça me fait penser à la chambre d’un copain qui adore les maquettes de bateaux » raconte le jeune homme. La pêche un jeu d’enfant ? « Non car on a appris à l’école l’importance des océans en allant visiter Nausicaà. Nous sommes encore jeunes mais c’est à nous d’être les premiers acteurs pour prendre soin de la nature. D’abord par les déchets qu’il ne faut pas jeter par terre. » Pour éviter qu’ils ne soient ingérés par les poissons comme le dénonce Leon Keer quelques mètres plus loin. La boucle est bouclée.

L’œuvre de Zoérism est à admirer au numéro 30 de la rue Maryse Bastié.

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