A deux pas de la création de Rustam QBic et à quelques mètres de la nouvelle fresque de Wedo Goas, le quartier proche de la gare s’inscrit toujours plus dans le musée en plein air boulonnais avec le nouvelle œuvre rêveuse et poétique signée Jasmine Crisp. Et vous, si vous commenciez une nouvelle vie, quels souvenirs et objets emmèneriez-vous ?

Perchée à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, la jeune Australienne peint furieusement. Casque vissé sur les oreilles, Jasmine Crisp aime créer en dansant pour se laisser emporter par une énergie créatrice remplie de bonnes ondes. La même joie et bienveillance se dégagent de la jeune femme lorsqu’elle décrit son œuvre : « L’idée générale de cette peinture est la question suivante : « Si tu dois recommencer ta vie, quels objets emmènerais-tu dans une valise pour débuter cette nouvelle aventure ? » explique l’artiste. « C’est bien sûr une valise miraculeuse car les objets représentés ici ne tiendraient pas dans un bagage classique. C’est une collection fantastique de souvenirs et de choses du passé que j’aimerai emmener avec moi. »
Violon, nounours, petite maison, pommes, papillon, plantes… se côtoient ainsi dans une atmosphère fantastique. « J’aime montrer l’atmosphère qui peut régner dans une maison, avec une chambre confortable, des couleurs chaudes et un paysage imaginaire mais qui rappelle quand même un peu l’endroit où figure le mur » poursuit Jasmine. « Ce qui apparaît à l’intérieur de la maison est ce que nous avons à l’intérieur de notre âme, de notre esprit. »

Avec une lettre qui apparait comme lien de transmission entre l’artiste et le spectateur « Nous n’allons pas tous dans l’espace et ce n’est pas grave. » « Elle figure comme un script pour transmettre cette philosophie et cette ambition de voyage extraordinaire » reprend la muraliste australienne. « Ce mot explique que nous n’avons pas besoin d’aller dans l’espace pour démarrer une nouvelle vie. Même dans une vie très normale, on peut y trouver autre chose. Mais avant tout, il faut le vouloir. » Un message que l’artiste signe comme « un autoportrait avec de la poussière d’étoiles » (Self portrait with fairy dust) au pied du mur. Elle détaille « Elle a manqué quelque chose. Elle ne sait pas quoi. Elle n’a pas fermé la porte » (she missed something. She wasn’t sure what. She didn’t leave the door shut).
Pour cette magnifique fresque, pas d’aérosol. Tout est réalisé au pinceau. « Je suis de la vieille école » sourit Jasmine Crisp. « J’ai commencé avec la peinture à l’huile. Il n’y a que cinq ans que je réalise des murs comme celui-ci. J’essaye de suivre ma technique et de l’adapter en passant de la toile au mur. »

Celle qui accompagne l’artiste australien Fintan Magee dans la vie vit sa première participation au festival Street Art de Boulogne-sur-Mer comme un honneur. « J’ai beaucoup entendu parler du festival et pour moi, c’est une vraie chance de proposer mon travail ici avec Fintan. Beaucoup de mes peintres préférés sont passés par Boulogne. C’est spécial pour moi de faire partie de ce parcours d’autant que c’est mon premier mur en France. Tout est parfait depuis que je suis arrivée. C’est peut-être la meilleure expérience que j’ai vécue. »
Un bonheur partagé par les amateurs d’art qui peuvent découvrir une nouvelle fresque magnifique et poétique.



