Après 2017, 2021 et 2024, Case_McLaim fait une nouvelle fois parler tout son talent sur les murs de Boulogne-sur-Mer ! Pour cette 10ème édition, l’artiste allemand est intervenu rue de l’Amiral Bruix où le portrait de Nina est apparu. Avec un sourire forcé, symbole de la lutte nécessaire contre les injections quotidiennes que subissent les femmes.

Le réalisme est toujours aussi frappant. Après « Pêcheur sur mer » en 2017 rue des Pipôts, la figure de Mariette rue de Beaurepaire en 2021 et une ode à la solidarité avec Millo place de France l’année dernière, Case_Maclaim a cette fois repris le pinceau seul pour réaliser un immense portrait qui apparaît comme une évidence rue de l’Amiral Bruix.
Dans un univers sobre, une jeune fille nous regarde de haut. Avec l’expression du visage accentué par la main gauche pour donner l’impression d’un sourire qui n’en est pas un. « Cette jeune fille est Nina » confie le muraliste allemand. « Elle vient de Cape Town en Afrique du Sud. Elle est à 50% sud-africaine et à 50% italienne. Elle n’a pas de lien particulier avec Boulogne-sur-Mer car ici, il n’est pas question de la personne mais de ce qu’elle fait, de ce qu’elle pense. » Une apparence qui transmet une émotion et surtout une question centrale dans les relations humaines et les rapports homme – femme. « Il s’agit d’évoquer le fardeau quotidien que doit porter chaque femme » reprend Case. « Tous les jours, elles doivent expérimenter différentes situations et souvent affronter cette contrainte qu’elles reçoivent des hommes qui cherchent à les briser et les dominer en leur disant : « Dans cette situation-là, tu dois faire ça et sourire ». Imagine, tu as vécu une journée difficile et quelqu’un vient te voir pour te dire ce que tu dois faire avec en plus le sourire ! »

Connu pour s’attacher à représenter essentiellement les mains, lien naturel entre le cerveau et le monde réel, Case_Maclaim se sert à nouveau de ce biais pour transmettre émotion et message. Chez l’artiste allemand, les mains ne sont pas seulement un mouvement physique du corps mais aussi un mouvement politique placé dans un contexte particulier où le spectateur peut visualiser l’histoire récente et ressentir une émotion car « un geste de main peut dire mille mots » reprend Case. « Ici, sa main gauche vient soulever ses lèvres pour former ce sourire forcé, ironique qui semble aussi défier la personne qui le regarde. »
Une œuvre frappante et marquante réalisée dans des couleurs sobres. « Spécialement pour cette fresque et ce message, j’ai voulu utiliser peu de couleurs et peu de contraste. J’ai voulu jouer sur une atmosphère qui mette vraiment en avant le portrait, l’expression. Il n’y a pas de fantaisie. C’est un peu sombre et un peu caché pour symboliser ce fardeau que les gens ignorent souvent. » Sur le plan technique, le muraliste a mixé bombe et pinceau. « L’acrylique pour les grandes surfaces et la bombe pour les petits détails précis. »

Pour réaliser une œuvre accomplie dans une ville qui lui est chère : « C’est vraiment super pour moi de revenir une nouvelle fois à Boulogne-sur-Mer. J’aimerai être là chaque année ! Au fil du temps, j’ai pu voir l’évolution du festival qui est vraiment devenu quelque chose de central et d’important dans la ville, pas seulement pour les touristes. Toute l’équipe prend soin de toi pour que tout se passe bien. »
Un plaisir partagé une quatrième fois pour une nouvelle œuvre qui prend toute sa place dans le musée à ciel ouvert de Boulogne-sur-Mer.

Case Mac_Laim
Case, alias Andreas Von Chrzanowski, est un des membres fondateurs du crew est-allemand Maclaim. Pionniers du photo-réalisme, l’artiste s’attache à représenter essentiellement des mains, lien naturel entre le cerveau et le monde réel. Sa maitrise parfaite du dessin lui permet, en jouant avec les doigts ou les phalanges, de transmettre émotion et message. Chez Case Maclaim, la superposition des mains n’est pas seulement un mouvement physique du corps mais aussi un mouvement politique placé dans un contexte particulier où le spectateur peut visualiser l’histoire récente et ressentir une émotion. Il a laissé ses empreintes digitales dans plus de 20 pays. Autant de messages universels car « un geste de main peut dire mille mots ». Case_Maclaim est déjà intervenu en 2017 rue des Pipôts avec « Pêcheur sur mer », en 2021 pour un hommage à la figure de Mariette dont on fêtait le bicentenaire de la naissance et en 2024 avec l’artiste italien Millo pour un magnifique message de solidarité place de France.
