L’égalité homme – femme au centre de l’œuvre de magma
Catégorie(s) : Actualité
Publié le : 11/10/2022

« Regarder la rue sans baisser les yeux ». C’est le message d’Océane, Donna et Elisa mis en scène et en couleurs par l’artiste française Magma. Cette dernière œuvre de la 7ème édition du festival Street Art, réalisée en partenariat avec l’association Intramurock, interpelle quant à la question du harcèlement de rue. La rue, un espace de liberté et d’égalité entre les hommes et les femmes.

A deux pas de la grande pharmacie du Chemin Vert, l’œuvre de Magma souligne un malaise qui ne soigne pas par la prise de médicaments. Se sentir bien dans ses baskets, en sécurité et sur un pied d’égalité avec les personnes que l’on peut croiser dans la rue est primordial. C’est pour mettre en avant la question du harcèlement de rue que l’association Intramurock a organisé une résidence avec l’artiste Magma en septembre. « Tout a démarré par trois semaines d’ateliers avec une dizaine de jeunes âgées de 13 à 17 ans issus de toutes les villes de l’agglomération » explique l’artiste. « On a échangé sur la question du harcèlement de rue. Autour d’un travail d’écriture et de graphisme, les jeunes ont raconté différents cas où des filles se faisaient agressées par des garçons. Ces discussions ont abouti à la réalisation d’une bande dessinée avec trois héroïnes. Trois filles qui existent et qui m’ont servi de modèles pour cette fresque. »

Océane, Donna et Elisa habitent le quartier du Chemin Vert, d’Outreau et de Saint-Martin. Les adolescentes se sont prêtées au jeu des photos, travail préparatoire indispensable avant la réalisation du mur. Avec un résultat final impressionnant mais surtout « une grande fierté ». « C’est un sentiment étrange de voir son portrait en grand comme ça sur un mur » avoue timidement Océane. « J’ai été choqué la première fois que l’ai vue » raconte Donna. « Voir un « moi » aussi grand ça fait bizarre. Mais c’est une vraie fierté de représenter le droit des femmes. Il n’y a pas que les hommes qui peuvent se balader dans la rue le soir. »

« Afficher trois personnages féminins sur un mur comme celui-ci permet aux filles de se réapproprier la rue qui apparaît plutôt appartenir aux hommes » reprend Magma. « J’ai choisi de les représenter dans leur élément avec leur chien ou sur leur moto. » Et d’insister autour d’un message : « Regarder la rue sans baisser les yeux ». Une œuvre d’art qui agit comme un catalyseur de bien être pour les trois jeunes filles : « Faire passer un message comme celui-là donne aussi confiance en soi » confirme Océane.

Réalisée au pinceau, dans des couleurs chaudes, garni de tournesols et avec le quartier en toile de fond, l’œuvre de Magma a séduit les habitants. « J’ai été incroyablement bien accueillie » continue l’artiste. « Les gens m’apportaient à manger, mettaient les phares de leur voiture quand je travaillais tard. J’ai ressenti beaucoup de chaleur humaine. » Une œuvre participative où apparaît les prénoms de l’ensemble des jeunes qui ont participé aux ateliers et dont deux ont pris leurs pinceaux pour réaliser la sous-couche. Une expérience qui a marqué la jeune marseillaise : « C’est une vraie fierté de réaliser une œuvre comme celle-ci à Boulogne-sur-Mer. L’équipe du festival m’a fait confiance alors que je n’avais jamais réalisé de mur seule auparavant. C’est un vrai bonheur de signer ma première fresque de ce style à Boulogne-sur-Mer dans un quartier si humain et chaleureux. »

A découvrir au numéro 135 de la rue du Chemin Vert. Elisa Océane Donna

Elisa
Océane
Donna

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