Après un bel hommage aux street-artistes rue de la Barrière Saint-Michel, l’espagnol Wedo Goas revient à Boulogne-sur-Mer avec une magnifique fresque à deux pas de la gare SNCF. Un nouveau visage a pris place sur les murs des résidences gérées par Opale Flandres Habitat autour d’une question : « Comment souhaitez-vous être perçu par les autres ? ».
La question du miroir est ici centrale. Aujourd’hui, l’importance de l’image que l’on renvoie de soi-même et que l’on perçoit des autres semblent prendre toujours plus de place. « Sur ce mur, j’ai voulu parler des réseaux sociaux et de la façon dont les gens cherchent à s’afficher » confie Wedo. « L’image qu’ils perçoivent d’eux-mêmes et celle qu’ils souhaitent renvoyer aux autres. Sur instagram, facebook ou Tik Tok, les influenceurs ont toujours des vies fantastiques et ne montrent que les belles choses. Au final, c’est très négatif pour celles et ceux qui sont derrières leur écran car tout le monde veut ressembler aux autres alors qu’en réalité vous regardez une fiction. Vous perdez le fil des vraies choses. »

Avec ce message clair comme un titre « Créer une apparence ». « Je veux montrer que l’apparence n’est pas tout » poursuit l’artiste espagnol. « Tout le monde veut paraître parfait, être super beau. Mais pour tous, hommes comme femmes, c’est le pire. Ça met beaucoup de pression et crée beaucoup de frustration, de tristesse et de jalousie. » En observant cette fresque, ne cherchez pas de ressemblance avec une influenceuse connue. « Je ne me suis pas inspiré de quelqu’un en particulier pour représenter cette femme, c’est un stéréotype ».

Et une image frappante qui lance cette 10ème édition du festival Street Art qui investit un nouveau quartier de la ville à deux pas de la gare SNCF. Un vrai plaisir pour le muraliste espagnol. « C’est super de travailler dans ce nouvel espace. Il y a des magnifiques murs répartis dans toute la ville et participer à la création d’un endroit spécial ici est un honneur. En plus, les murs sont neufs et la structure est idéale pour travailler. Nous sommes aussi tous proches les uns des autres pour observer le process de chacun. C’est super enrichissant. »

A deux pas de là, l’Australienne Jasmine Crisp est également à l’œuvre mettant en formes et en couleurs une œuvre poétique à découvrir très bientôt. Déjà riche de 84 fresques avant cette édition, le parcours d’art urbain boulonnais se rapprochent chaque jour un peu plus des « 100 murs de Boulogne-sur-Mer ».
