Oeuvre surprenante en vue ! Shozy et son assistant Alex, ont transformé le mur de l’hôtel Ibis situé 2 bis boulevard Daunou en un magnifique trompe l’oeil. Bienvenue dans l’univers de l’anamorphose où la réalité devient fiction pour poser un nouveau regard sur le monde qui nous entoure.
Calme, serein et d’une voix discrète, le muraliste Shozy apparaît comme l’antithèse de ses œuvres où les effets d’optiques font l’effet d’une surprise admirative. Accompagné par son assistant Alex, il a réalisé une nouvelle fresque qui fait le bonheur des riverains et curieux qui découvrent un magnifique trompe l’oeil. Comme si l’hôtel Ibis s’était enrichi de nouvelles chambres imaginaires.
« J’ai toujours aimé jouer avec les formes géométriques » explique le muraliste entouré de ses peintures, pinceaux et spray. « J’ai tout d’abord joué avec l’architecture soviétique qui donne des perspectives particulières et de longues lignes droites. Ici, je me suis inspiré de l’architecture du bâtiment. Pour moi, c’est important de connecter l’image et l’illusion avec la réalité. J’essaye de poursuivre la réalité tout en y apportant quelque chose de différent. »
Au-delà d’un jeu graphique et esthétique, tout est une question d’espace et de ce qui le compose pour l’artiste habitué des très grands formats. « C’est intéressant pour moi de modifier l’espace et toutes ces « boites », buildings, trains, bus, qui me font penser à des aquariums. Il y a des choses et des hommes dedans mais aussi à l’extérieur le tout dans plusieurs perspectives. »
Des objets et formes qui ne sont pas seulement visuels mais qui permettent de développer une vraie philosophie. « Tout est une question de point de vue » reprend Shozy. « C’est important d’amener le spectateur à poser un autre regard, à développer un autre point de vue sur les choses qui l’entourent. C’est une philosophie qui touche à l’universel car il est aussi important de développer cette démarche sur sa propre vie et les problèmes du monde. Il n’y a pas qu’une seule vérité mais différents points de vue. »
Et cet effet graphique agit comme un déclencheur paradoxal. Modifier la réalité pour mieux la voir et la comprendre. « Je suis longtemps intervenu sur des bâtiments soviétiques qui pour beaucoup apparaissent comme laids et ennuyeux car les gens les voient tous les jours. Et pourtant, si je les changent un peu, le public commence à les voir différemment, comme quelque chose de plus esthétique car il y a de l’esthétisme dans ce modèle architectural. C’est étrange et j’aime ce sentiment. »
Pour y parvenir, beaucoup de peinture et un peu de spray ont été nécessaires au duo d’artistes. « J’ai utilisé de la peinture acrylique qui apporte beaucoup de lumière, et je l’ai mixé de temps en temps avec du spray pour créer certains tons mats. J’ai utilisé aussi un pistolet pour créer les ombres. »
À vous maintenant de poser un nouveau regard sur la ville et de vous laisser emporter dans une autre réalité grâce à l’œuvre de Shozy à admirer au 2 bis boulevard Daunou.