Soyez prêt à découvrir une œuvre surprenante place de Picardie. Spécialiste de la 3D, l’artiste mexicain Juandres Vera rend un bel hommage à Boulogne-sur-Mer et au lien indéfectible qui unit la ville à l’Argentine.

Située au numéro 5 de la place de Picardie, une jeune fille semble sortir du mur, tenant dans ses mains un joli bateau en papier où apparait la figure du Général San Martin, libérateur de l’Argentine, du Chili et du Pérou, mort à Boulogne-sur-Mer en 1850. Dans le processus créatif de l’artiste, tout a commencé par un long moment de préparatif. « Quand j’en ai le temps, j’aime préparer une maquette en carton miniature » raconte Vera, assis au milieu des pots de peinture et des pinceaux.

L’artiste a passé un excellent moment à Boulogne. « Les « vibes » étaient super. L’équipe du festival est géniale et le public est connaisseur et intéressé. » Idéal pour développer la pulsion créatrice qui s’est concrétisée en œuvre d’art.

« Pour réaliser mes fresques, j’aime m’imprégner de l’histoire du lieu où je peints » confie le jeune Mexicain. « Pour la composition, j’ai voulu mêler plusieurs éléments qui font référence à l’histoire de Boulogne-sur-Mer. Ma femme étant argentine, la figure du général San Martin m’a forcément inspiré. Pour les Argentins, Boulogne-sur-Mer est une ville très importante. La statue équestre face à la plage est un beau symbole qui a survécu à la seconde guerre mondiale. Elle est restée intacte malgré les bombardements. »

Dans le monde imaginaire de Vera, « la figure du General est représentée sur un billet de banque argentin devenu un bateau de papier qui rappelle le lien entre Boulogne-sur-Mer et la pêche ». Ce bateau est tenu par une jeune fille de 6 ans. « J’aurais aimé représenter ma fille, mais à 13 mois, elle est trop jeune pour être modèle » sourit l’artiste. « L’image d’une enfant symbolise la liberté que San Martin a offert à son peuple. La République. »

Pour terminer sa composition, Vera a souhaité ajouter un macareux moine. Clin d’œil à l’œuvre d’Akut rue du Fort rouge, ce « perroquet de mer » vit de la pêche. Le tout prend place dans un cadre : « La base, c’est la façon dont le mur est construit » continue l’artiste. « La forme de celui-ci est très particulière. J’ai voulu jouer avec ça, transformer cette forme en pièce où la perception du Monde est différente. »

Un monde à part à découvrir au numéro 5 de la place de Picardie.

Juandres Vera

Artiste mexicain, 5, place de Picardie, du 23 au 31 juillet

La rue est un musée vivant. Voilà la belle philosophie de Juandres Vera. Et c’est bien la première chose qui saute aux yeux lorsque l’on découvre les compositions de l’artiste. Spécialiste de la 3D et de l’anamorphose, le jeune mexicain donne vie aux murs sur lesquels ils aiment y raconter ses histoires. Le dessin est pour lui une seconde nature. Dès son plus jeune âge, Vera montre un goût et une capacité exceptionnelle pour dessiner des animaux, des paysages ou des bandes dessinées. Après une période réaliste, il se consacre quasi exclusivement à la 3D qui lui permet d’utiliser des métaphores, des allégories et des analogies pour transmettre ses pensées et son inspiration. « Si la ville est une jungle de béton, alors les arts de la rue sont ses fleurs » confie l’artiste. « Elles peuvent mourir mais elles refleurissent aussi tous les jours. » Son art est déjà visible à Monterrey, Guanajuato et Durango au Mexique mais aussi à New York (États-Unis). Et désormais à Boulogne-sur-Mer.

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