C’est la belle surprise de cette 6ème édition du festival Street Art. Une nouvelle œuvre a surgit rue de la barrière Saint-Michel. Signée Wedo, elle représente un bel hommage aux street-artistes qui vous invitent à leur emboiter le pas.
Ces deux bottes couvertes de peinture sont apparues en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Le genre de pulsion artistique dont sont friands les muralistes. Alors quand l’opportunité s’est présentée, Wedo n’a pas hésité. « En discutant avec l’équipe du festival, l’idée m’est tout de suite apparue très claire » explique l’artiste espagnol. « J’ai réfléchi une soirée et proposé cette œuvre qui est pour moi un hommage aux street artistes. »
Second de Slim Safont, Wedo a mis son art au service de son compère espagnol pendant plus de deux semaines pour réaliser une œuvre unique sur un immense mur rue Maryse Bastié. Assistant sur cette fresque, Wedo n’en est pas moins un artiste à part entière. Il a déjà réalisé de nombreux murs qui sont essentiellement visibles en Espagne dans des villes comme Salamanque. « Habituellement, j’aime apporter mon regard sur la vie avec une pointe de critique sociale » confie-t-il casquette sur la tête et éternelle grand sourire aux lèvres. « Cette fois-ci, j’ai voulu me concentrer sur la vie des artistes. Les gens nous voient couverts de peinture devant notre mur en train de créer et cela leur paraît tout à fait normal. Par contre, dès que l’on s’éloigne d’une fresque, ces mêmes habits apparaissent tout de suite très bizarres. Les gens nous dévisagent avec surprise et interrogation. Nous avons alors l’impression d’être un peu des extra-terrestres. C’est assez amusant. Pour nous, ces tâches de peinture sont une partie de notre propre peau. »
Et puis, il y a bien sûr la symbolique du pied. « Les pieds c’est ce qui nous accroche au sol, nous ramène à la terre » poursuit l’artiste. « Ils sont notre appui indispensable. C’est aussi de là que part l’impulsion, l’élan qui nous permet de créer. Ils sont essentiels à notre équilibre. »
Placée rue de la barrière Saint-Michel, à deux pas de l’Ecole Municipale d’Arts et de la place de Picardie, point de départ idéal pour visiter le parcours, cette fresque est aussi une invitation à emprunter le chemin vers l’art que représente le musée à ciel ouvert de Boulogne-sur-Mer.
Une rue, une histoire
Rue de la BARRIERE SAINT-MICHEL
Des variantes sont relevées à propos de cette rue évoquant la Porte Grand-Michel ou Saint-Michel (l’une des neuf entrées permettant de franchir le mur d’enceinte qui, jusqu’à la fin du XVIIe siècle, délimitait la basse ville), avant que son nom se fixe enfin le 4 mai 1822. Il s’agit d’un lieu de passage fréquenté avant-guerre, par les membres de la ‘‘Guillaume-Tell’ et les sociétaires de l’Harmonie du commerce, dont les locaux respectifs se trouvaient aux numéros 2 et 4, à l’entrée de l’artère. Plus près de nous, par les usagers du Tribunal de commerce et son greffe, ou bien encore par les clients de M. Delabie, antiquaire. Et, depuis toujours, par les Boulonnais se rendant ou rentrant du « marché aux puces » qui jusqu’à 1956 se tenait, les mercredis et samedis, sur la place voisine. Une partie des services techniques municipaux est toujours abritée dans un vaste local qui accueillait autrefois les véhicules de la voirie.