Francisco Maturana évoque l’intime et les changements de vie à travers une nature morte
Catégorie(s) : Actualité
Publié le : 24/10/2022

Rue du Calvaire, la fresque surgit soudain et fait tourner la tête de celles et ceux qui grimpent la pentue rue du Camp de Droite. Cette magnifique nature morte est l’œuvre de Francisco Maturana. Un tableau universel et intime qui rend hommage à la ville et raisonne comme un souvenir.

Francisco Maturana aime les tableaux des maîtres classiques. Une inspiration pour évoquer le temps qui passe et une philosophie profonde pour un jeune artiste à qui un bel avenir s’annonce. « Dans le cas de cette fresque, j’ai voulu parler de manière subtile de ce qui se décompose, étape nécessaire pour que quelque chose de nouveau puisse naître. J’ai voulu saisir l’éphémère et le côté fugace de la vie. La surprise. »

A admirer, une création qui représente une nature morte composée d’une table avec trois poissons sur une assiette. « Cette assiette m’a été donnée par une femme colombienne qui vivait en Belgique il y a des années » précise l’artiste. A côté, on trouve des oignons, des citrouilles, des sachets d’oranges, des bocaux en verre et certains œufs dont il ne reste que les coquilles ouvertes. « Les œuvres de peintres anciens ont toujours été un modèle pour moi. Ces natures mortes évoquent mes souvenirs, des espaces qui me sont familiers et ma classe sociale qui fait aussi partie de mon inspiration. »

Une œuvre « ouverte » sans message particulier mais avec une philosophie. « Je me suis inspirée de l’idée que je me fais du changement, de ce qui me pousse à faire des changements dans la vie. Pour cela, j’ai choisi des éléments qui me sont familiers et que j’ai en mémoire. Des éléments qui sont à la fois fragiles et peuvent se casser ou se décomposer. Ces mêmes éléments ont aussi à voir avec le contexte de Boulogne-sur-Mer, comme le poisson et le rapport à la pêche, mais vus d’un point de vue plus intime, à travers l’espace domestique. »

Sur le plan technique, l’artiste a travaillé à l’acrylique. « J’utilise une palette de couleurs très réduite. Le rouge, le bleu, le jaune, le noir et le blanc. Ensuite, je mélange et je fabrique les couleurs dont j’ai besoin au moment où je peins, que ce soit sur une table ou sur le mur. »

Résultat, une magnifique fresque et une première œuvre accomplie dans un festival international pour ce jeune artiste. « Pour moi, c’est vraiment important de participer à ce magnifique festival. C’est la première fois que je réalise un mur en France. C’était assez incroyable de pouvoir voir des artistes que j’admire et que je respecte beaucoup travailler en direct. J’ai même vu des œuvres de peintres que j’admire depuis l’enfance à l’époque où j’ai commencé à m’intéresser au graffiti. C’est une expérience inspirante et gratifiante qui me donne déjà beaucoup de nouvelles idées, en termes de composition, de couleurs et de thèmes. »

Une belle expérience partagée également avec les habitants. « Lorsque vous peignez dans la rue, de nouvelles personnes se présentent toujours pour discuter. Les gens de la rue du Calvaire ont été très sympathiques. Je ne parle pas très bien le Français, mais en riant, d’une manière ou d’une autre, nous avons fini par nous comprendre. »

Et tous d’admirer une nouvelle fresque emplie d’humanité qui touchera un très large public de par sa simplicité et sa philosophie.

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